#poesie C'est la mer qui vient vers nous.

#poesie 

C'est la mer qui vient vers nous. Avons-nous vraiment besoin d'un phare ? Il suffit d'y penser profondément. Elle est beaucoup plus noble pour laisser quelqu'un venir à elle. Elle marche majustueusement vers ceux qui en soient passionnés. Comment ? Pourquoi ? Quand ? Il suffit d'y croire profondément. La vague qui déferle tendrement comme le chant d'un amoureux au soir veut juste nous livrer un petit secret ou des secrets. Au-delà, il y a des choses que nous ne pouvons pas voir. Nos yeux ne sont pas habitués à voir l'invisible. Ils nous trahissent des fois toujours. De là l'importance de la mer. Dans notre vie quotidienne, il en ressort une seule conclusion : nous ne nous connaissons que très peu. Il y a une grande part d'invisible que nous voulons ignorer. Pourtant tout est là. La mer est là. Les échos viennent des profondeurs encore et à jamais insondables. Elles le sont sauf pour une toute petite minorité, les happy-few, ceux qui savent écouter les vagues, ceux qui en connaissent le langage. Tous les échos viennent de temps lointains. Nous sommes ce que nous ne sommes pas. Il est impossible pour une âme poétique de vivre sans entendre la houle et de voir la rencontre mythique entre les eaux et le récif. La brise, tant chantée, reste incomprise. Elle veut, elle aussi, dire des choses. Elle dit des choses. Or, elle reste inaudible sauf pour une petite minorité. Pour s'en assurer, il suffit d'appliquer son ouïe sur un coquillage pour entendre les bruits du temps, des millénaires. Puisque nous sommes ce que nous ne sommes pas... Le phare ? C'est nous-mêmes. 

A V. Wolf

Mohammed Labib