Poésie
La poésie pèse sur mon coeur. C'est un fardeau comme un autre. Elle est le rocher que je porte au sommet du tertre pour qu'il dégringole à nouveau... La poésie est ma vie. Je me réveille en mots. Je dors en mots. Je rêve en mots. Je convoite des mots. Celui qui n'aime pas est un mort-vivant. Celui qui n'écrit pas est un néant. Celui qui ne songe pas est un roc. Celui qui ne contemple pas le crépuscule a un coeur aveugle. Celui qui ne parle pas à la fleur a un coeur sourd. La poésie est une vie à part entière. Que reste-t-il de la métaphore quand on l'interprète ? Mon salut est un mot. Mon salut est sur tes lèvres. Mon salut est sur ta joue. Mon salut est sur ton cou. Mon salut est entre tes seins. Mon salut est sur tes bras. Mon salut est sur ton ventre. Mon salut est sur tes cuisses. Mon salut est entre tes jambes. Mon salut est sur tes genoux... Je change de rythme. En galop. En trottinant. A brûle-pourpoint. Je change de rythme. J'arrache par des symboles les vestiges de la Haine. Désormais, on met des fruits dorés sur ton autel, chère Vénus. Je sème l'amour. Je mets des ravins et je sème de mon âme en fièvre l'amour au coeur du sol longtemps étanché. Je maîtrise les règles de la prosodie. Je change de rythme. Mon cheval m'apprit tant à le faire. Un cheval fougueux, suis-je. Une jument rétive, es-tu. On se dompte. Je suis le cercle des saisons. Je connais le temps où je dois mettre des sillons. Je connais le temps où je dois laisser le sol en défrîche. Je suis fils de la lune et du soleil. Je suis fils de la terre et de l'océan. Je connais les règles du jeu par naissance. Je les porte dans les gènes. Je crée du néant. Le poème est si lourd sur mon coeur. Que reste-t-il de lui et de moi quand je le dis ?
#poesie
#poetry
#poesia
Mohammed Labib